Les prénoms républicains : quand l’Histoire s’inscrit dans les prénoms
À la naissance d’un enfant, choisir un prénom est un acte hautement symbolique. Il reflète souvent des goûts personnels, des attaches culturelles, familiales ou politiques. Parmi les curiosités de l’histoire des prénoms en France, les prénoms républicains occupent une place à part. Témoins d’une époque agitée et d’idéaux révolutionnaires, ils sont le reflet d’une volonté de rupture, de liberté et d’émancipation.
L’administration, un frein… parfois complice.
Si certains officiers d’état civil acceptent ces prénoms insolites, d’autres les refusent, les jugeant ridicules ou politiquement trop marqués. Mais entre 1792 et 1800, période de grands bouleversements, les règles sont floues. Cette liberté onomastique permet à de nombreux parents de revendiquer leur attachement à la République à travers le prénom de leur enfant.
En 1803, sous le Consulat, une loi vient restreindre cette liberté : les prénoms doivent désormais être tirés du calendrier, de l’histoire antique ou de figures reconnues. C’est la fin de l’âge d’or des prénoms républicains.
En 1803, sous le Consulat, une loi vient restreindre cette liberté : les prénoms doivent désormais être tirés du calendrier, de l’histoire antique ou de figures reconnues. C’est la fin de l’âge d’or des prénoms républicains.

Calendrier républicain

La liberté guidant le peuple (Eugène Delacroix)
Une naissance dans la Révolution française.
C’est à la Révolution française, à la toute fin du XVIIIe siècle, que naît le phénomène des prénoms républicains. Dans un contexte de rejet de l’Ancien Régime et de la monarchie, les prénoms traditionnels, souvent issus du calendrier des saints catholiques, deviennent suspects aux yeux des révolutionnaires. Exit donc les Louis, Marie, Jean ou Catherine : place à des prénoms inspirés de la nature, des vertus civiques ou de l’histoire antique.
Certains parents, convaincus ou influencés par l’élan révolutionnaire, se tournent alors vers des prénoms hautement symboliques. On voit apparaître dans les registres d’état civil des prénoms comme :
• Liberté, Égalité, Fraternité (les valeurs de la République)
• Marat, Robespierre, Révolution, Sans-Culotte (figures et symboles révolutionnaires)
• Brutus, Spartacus, Gracchus (héros de la Rome antique associés à la liberté)
• Flore, Rose, Oranger, Cerisier (prénoms inspirés de la nature, souvent utilisés comme prénoms rares ou originaux)
Certains parents, convaincus ou influencés par l’élan révolutionnaire, se tournent alors vers des prénoms hautement symboliques. On voit apparaître dans les registres d’état civil des prénoms comme :
• Liberté, Égalité, Fraternité (les valeurs de la République)
• Marat, Robespierre, Révolution, Sans-Culotte (figures et symboles révolutionnaires)
• Brutus, Spartacus, Gracchus (héros de la Rome antique associés à la liberté)
• Flore, Rose, Oranger, Cerisier (prénoms inspirés de la nature, souvent utilisés comme prénoms rares ou originaux)
Un héritage discret mais réel
Même si cette vague fut brève, elle laissa des traces. Certains prénoms, d’abord politiques ou symboliques, se sont banalisés avec le temps. Des prénoms comme Flore, Juste ou même Virginie (très populaire à la fin du XVIIIe siècle en hommage à l’idéal républicain américain) trouvent leur origine dans ce bouillonnement idéologique.
Ces prénoms nous rappellent combien le prénom est un marqueur historique et social, un reflet des tensions et des espoirs d’une époque. Aujourd’hui encore, dans les registres d’état civil, on retrouve parfois des échos de cette tradition, avec des parents en quête de prénoms atypiques, porteurs de sens.
Ces prénoms nous rappellent combien le prénom est un marqueur historique et social, un reflet des tensions et des espoirs d’une époque. Aujourd’hui encore, dans les registres d’état civil, on retrouve parfois des échos de cette tradition, avec des parents en quête de prénoms atypiques, porteurs de sens.
Un retour en grâce à l’époque contemporaine ?
À une époque où les parents recherchent souvent des prénoms rares, originaux ou chargés de valeurs symboliques, les prénoms républicains pourraient bien retrouver une certaine actualité. Le retour à des prénoms comme Élise, Victoire ou Éloïse, qui peuvent être interprétés comme des prénoms de vertu ou d’idéal, s’inscrit dans cette quête de sens.
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Dossier de recherche